L’église de Santa Maria Novella est le premier monument que vous verrez probablement à Florence, car elle est située juste derrière la gare centrale du même nom.
La belle facade de Santa Maria Novella avec les niches pour les tombeaux.
Sur la place, ce qui attire immédiatement le regard, c’est sa belle façade en marbre blanc et vert, réalisée beaucoup plus tard, dans la seconde moitié du 15e siècle. Il s’agit de la seule façade Renaissance de la ville, conçue par le célèbre architecte et théoricien de l’art, Leon Battista Alberti, et payée par une riche famille du quartier, les Rucellai.
Aujourd’hui, nous allons jeter un coup d’œil à l’intérieur pour vous citer les chefs-d’œuvre auxquels vous devez prêter une attention particulière lors de votre visite. Vous devez savoir que l’église de Santa Maria Novella est moins fréquentée par les touristes.
La plupart des voyageurs choisissent de visiter la cathédrale de Florence et l’église de Santa Croce, où se trouvent les sépultures de personnages célèbres, par exemple celle du divin Michel-Ange.
Près de l’église, les niches aux arches pointues contenaient autrefois des tombes, les « avelli », où étaient enterrées les personnes riches de familles connues. Aujourd’hui (heureusement, car imaginez-vous l’émanation), il ne reste que leurs armoiries.
L’intérieur gothique de l’église.
INTÉRIEUR
Convenons que vous entrez par la Piazza Santa Maria Novella, par une entrée latérale. La première chose qui caractérise l’église est son intérieur. Santa Maria Novella a été la première église construite selon les principes de l’architecture gothique à Florence. On peut voir beaucoup de lumière passant à travers les vitraux, le plafond avec des voûtes croisées et les nervures soulignées de façon intéressante par des bandes noires et blanches. La basilique donne l’impression de légèreté et de délicatesse.
Memento mori: J’ai été ce que vous êtes et ce que je suis, vous serez.
LA TRINITÉ, MASACCIO, 1428
Le premier chef-d’œuvre, immédiatement en face de l’entrée latérale, est la fresque de la Trinité de Masaccio.
Le jeune et brillant artiste utilise la perspective mathématique en peinture pour la première fois depuis l’Antiquité. « Il a percé un trou dans le mur », a écrit Giorgio Vasari. C’est en effet ce qu’il semble, une étonnante illusion d’espace et de tridimensionnalité. Encore plus en personne que sur une photo !
La fresque représente la sainte Trinité avec Marie, St. Jean Évangéliste et deux donateurs agenouillés, avec en dessous un squelette rappelant le caractère éphémère de la vie.
Le cricifix de Giotto avec une vue sur la chapelle absidiale.
LE CRUCIFIX DE GIOTTO, 1295
Tournez-vous vers votre droite et regardez le crucifix de Giotto, qui date probablement des années 1290 du 13e siècle. C’est l’une des premières œuvres de l’artiste qui avait rétabli le monde réel, les paysages et les expressions du visage dans la peinture. Dans ce cas, il abandonne presque entièrement les canons médiévaux et représente le naturalisme du corps, suspendu à une croix.
Vous pouvez voir à Florence un autre crucifix de Giotto, dans l’église d’Ognissanti.
Chapelle Gondi avec le crucifix de Brunelleschi.
CRUCIFIX, BRUNELLESCHI, CHAPELLE GONDI, 1415
Suivant le même thème, à gauche de l’autel, dans la chapelle Gondi, se trouve le crucifix de Brunelleschi. L’artiste avait reçu sa formation artistique dans l’atelier d’orfèvrerie et il avait également réalisé des sculptures, bien que nous le connaissions surtout pour ses œuvres architecturales.
Il y a une anecdote associée à ce crucifix que le bavard Vasari nous raconte. Apparemment, l’artiste a réalisé cette œuvre en réponse à un crucifix de son ami Donatello, qui se trouve chez les Franciscains à Santa Croce. Il aurait déclaré que son ami avait mis un paysan sur la croix et qu’il voulait donc lui montrer comment faire. Son Christ a un corps élancé et idéalisé avec peu de signes de souffrance.
CHAPELLE TORNABUONI, DOMENICO GHIRLANDAIO 1485-90
Nous passons maintenant à la chapelle de l’autel, qui contient une étonnante série de fresques. Un aspect très positif de l’église de Santa Maria Novella est que vous pouvez passer derrière voir tout de près. Cela n’est pas possible dans de nombreuses églises.ù
Les fresques ont été commandées par Giovanni Tornabuoni à un peintre populaire de la seconde moitié du 15e siècle, Domenico Ghirlandaio. Sur un mur, l’artiste a montré des épisodes de la vie de Marie, par exemple sa naissance, son entrée dans un monastère et le mariage avec Joseph. Et de l’autre côté, nous voyons les histoires de la vie de St-Jean Baptiste, le saint patron de Giovanni.
Le peintre place très habilement dans les scènes l’architecture de Florence et les personnages de l’époque, par exemple les philosophes et les écrivains du cercle de Laurent le Magnifique. C’est un merveilleux document sur la vie, les coutumes, la physionomie et l’habillement de l’époque.
Bien entendu, les peintres ne travaillaient pas seuls sur de tels projets, mais avec tout un atelier. Au cours de ces années, le jeune Michel-Ange étudiait dans l’atelier avec Ghirlandaio et, selon certains, on peut voir sa main dans ces fresques.
Vous pouvez voir une série de fresques de Domenico Ghirlandaio représentant des épisodes de la vie de St. François, dans l’église de Santa Trinita à Florence.
CHAPELLE FILIPPO STROZZI, FRESQUES DE FILIPPINO LIPPI, 1486-1502
À droite de l’autel, il y a une chapelle couverte de fresques de renaissance. Ils ont été exécutées par le collègue de Botticelli, Filippino Lippi sous le patronage de Filippo Strozzi, qui y fut également enterré dans la tombe de Benedetto da Maiano.
Ils montrent des épisodes de la vie de St. Philippe l’apôtre et de St. Jean, cette fois l’Évangéliste. La scène la plus célèbre et la plus intéressante est celle où un démon est chassé de sous un autel païen. Le démon, sous la forme d’un dragon, a provoqué des odeurs désagréables, et même des évanouissements des participants de la cérémonie.
Le peintre crée de belles architectures et des vêtements reflétant la civilisation des Romains. Il lui a fallu presque 20 ans pour réaliser ces fresques, car il travaillait alors à Rome.
CHAPELLE DES ESPAGNOLS, ANCIENNE SALLE CAPITULAIRE
Nous passons par l’entrée latérale du cloître dit vert, car il y avait autrefois des fresques peintes avec du pigment vert. Et nous entrons dans la chapelle médiévale des Espagnols, nommée ainsi au 16e siècle en raison de la cour d’Eleonora de Toledo, l’épouse espagnole de Cosme Ier.
À l’intérieur, se trouve une série très complexe de fresques datant du 14e siècle, qui mettent en lumière la lutte des Dominicains contre l’hérésie et montrent des scènes de la vie du Christ.
C’est un véritable manifeste théologique. Dans la scène à droite de l’entrée, nous voyons comment les Dominicains utilisent le pouvoir des paroles pour sauver autant d’âmes que possible. Une église avec un dôme apparaît. Certains disent qu’il s’agit du dôme de la cathédrale peint avant sa construction.
Sur le trône, est assis le pape, entouré de dignitaires et au-dessous d’eux dans la foule divers personnages de l’époque, où on a reconnu aussi Dante Alighieri. À droite, St. Thomas d’Aquin et St. Dominique sont actifs dans leurs sermons et discussions avec des hérétiques. Le mur à l’entrée montre des épisodes de la vie du Dominicain St. Pierre de Vérone. Les fresques ont été peintes par Andrea Bonaiuto et cela vaut la peine de lire les explications affichées et de les regarder de plus près.
FRESQUES DE PAOLO UCCELLO, 1436-40
Nous quittons la chapelle et nous nous dirigeons vers la zone de l’ancien réfectoire. Les fresques de Paolo Uccello, déjà mentionnées, représentant des scènes de la Genèse, sont un véritable régal pour les yeux. Celles-ci se trouvaient sur les murs du petit cloître et ont été endommagées lors de l’inondation de 1966.
C’est pourquoi, il y a quelques années, ils ont fait l’objet d’une importante restauration et ont été déplacés dans les salles de l’ancien réfectoire, créant ainsi un espace muséal.
La scène la plus célèbre, Le déluge, montre le moment de la sortie de l’arche. Des coiffures étranges apparaissent, l’arche ressemble à une pyramide, des lignes de perspective sont visibles. Paolo Uccello était fou de la perspective. On dit qu’il a trompé sa femme précisément avec la perspective, l’étudiant jusqu’à tard dans la nuit.
Comme vous pouvez le constater, les attractions de l’église Santa Maria Novella ne manquent pas, et je n’ai énuméré que les plus importantes.
N’hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressé par une visite guidée.